Interprétation des rêves, attrape-rêve, rêve prémonitoire, mauvais rêve, rêve lucide, se souvenir des rêves, rêves inaccomplis… Ces expressions veulent-elles tous parler du même rêve ? Bien cerner les rêves n’est pas facile.

Que peut-on dire de la première définition ?

Dans le sens étymologique, rêver signifie divaguer et délirer. Par contre Hippocrate, le père de la médecine, traduit les rêves comme étant le reflet de l’état du corps. Un beau rêve signifierait une bonne santé. Dans le cas contraire, il faudrait rechercher la présence d’une maladie. À présent, ce mot s’est transformé en une expérience mentale vécue pendant le sommeil pouvant être mémorisée et racontée au réveil. Les scientifiques le définissent comme une hallucination dans un état onirique, différent du délire qui est à l’état éveillé. Cette hallucination est surtout de nature visuelle et auditive. Il s’agit d’une sorte de scène d’action où le rêveur prend le rôle principal ou de spectateur. Dans son rêve, la personne est partiellement consciente de ses actes mais n’est pas consciente qu’elle dort. Selon plusieurs chercheurs, les rêves se créent durant tous les stades de sommeil, que ce soit dans la phase dite paradoxale, pendant le sommeil lent ou au moment du réveil. Cette activité mentale durant le sommeil est due à l’activation et à l’inactivation cyclique des régions du cerveau.

Et encore…

Quand on parle de rêve, on ne peut pas se passer de la psychanalyse. Le renommé Sigmund Freud le voit comme l’accomplissement du désir refoulé. Freud révèle que le rêve mène à la connaissance de l’inconscient. Ce dernier doit masquer son contenu à l’aide d’éléments étranges et de déroulement incohérent pour ne pas être censuré par le conscient. Dès que ce contenu est décelé, la peur ou l’angoisse se présente, d’où le réveil de l’individu. Interpréter ses rêves serait une prise de conscience des désirs réprimés qui met en doute le rêveur. Il doit se décider alors entre agir pour atteindre son souhait ou le refouler à nouveau. Carl Jung voit cet état onirique comme un moyen de rétablir l’équilibre du psychisme. Sa psychologie analytique maintient que les rêves sont des formes de régularisation dans le développement de la personnalité. Prenant une personnalité anxieuse, les rêves l’aident à affronter une situation désagréable ou difficile à gérer. Les rêves permettent à d’autres de s’inspirer pour inventer et créer. On peut citer des exemples qui prouvent cette inspiration avec les romans des auteurs célèbres ou les peintures des artistes réputés.

Concernant les croyances des civilisations

Suivant leur forme, le rêve est inspiré de la réalité. Soit il est calqué à un évènement passé ou qui va s’accomplir dans un futur proche. Soit il se manifeste juste au moment où un stimulus extérieur se produit. Il peut se répéter avec un contenu plus ou moins similaires et peut perturber le rêveur. Cette perturbation conduit à se poser des questions dont la réponse peut être d’origine mystique d’après certaines croyances. Le terme de « rêves prémonitoires » procure aux individus qui les songent le statut de prophètes. Dans certaines cultures, les rêves sont utilisés pour communiquer avec le surnaturel. Dans les coutumes chamaniques, on les croit comme une sorte de porte pour laisser l’âme vagabonder hors du corps. Ici, les attrape-rêves permettent d’éloigner les mauvais esprits pour qu’ils ne s’immiscent pas dans les rêves. Mais pour la plupart de la population, rêver c’est juste se créer un film pendant que l’on dorme. C’est aussi le fait d’exprimer un désir profond ou un objectif à atteindre plus tard quand les circonstances le permettent. L’espoir et l’illusion peuvent également le définir, comme dans « tu peux toujours rêver ».